Moi, je rêve en couleurs

Rêver c’est l’oxygène de nos vies. Depuis que nous sommes petits, nous rêvons. Nous avons des objectifs, nous souhaitons des choses, nous espérons. Et la vie passe, jour après jour, et nous grandissons et nous vieillissons et nous continuons à rêver, nous continuons à espérer, nous continuons à oxigéner nos vies du mieux que l’on peut.

Rêver ! Je me suis déjà faite dire : « ne rêve pas en couleurs ma petite »  mais pourquoi pas ? Le mot « rêver » fait référence à ce que notre subconscient peut nous faire imaginer pendant notre sommeil. Mais qui a dit que cela ne pouvait pas se réaliser ? Vous ne trouvez pas que le mot « Rêver » est trop souvent associé à l’ « impossible ». Mauvais réflexe, mauvaise habitude, car tout est possible, tout est une question d’attitude, une question de perception, une question de choix. Parfois, j’ai l’impression que les gens ont peur d’atteindre leur rêve, peur de ne plus en avoir par la suite. La peur paralyse, elle nous empêche d’avancer. La beauté d’être un humain, la beauté de vivre dans ce monde c’est justement la possibilité d’atteindre un rêve et s’en chercher d’autres. Voilà la différence entre rêver en couleurs ou en noir et blanc.

Rêvez- vous en couleurs ? Ou en noir et blanc ? Prenez-vous le risque de vivre votre vie ! Car c’est un risque à prendre, c’est une peur à surmonter. Plus notre rêve est difficile à atteindre, plus le côté « impossible » de celui-ci se fait sentir. Plus les gens nous rappellent à quel point nous pouvons « rêver en couleurs » Ma façon de voir les choses est simple : plus nous rêvons en couleurs, plus nos rêves prennent de la couleur, plus ils deviennent réels, plus ils sont en HD et en 3D et voilà que nous sommes entrain de les vivre, nous voilà entrain de gouter le fait de palper ce que notre subconscient veut depuis si longtemps. Rêver en noir et blanc, c’est rempli de phrases toutes faites, c’est rempli de conditions, c’est rempli d’arguments et d’excuses. Rêver en noir et blanc, c’est la pensée magique, c’est le rêve éternel.  Moi, j’aime mieux vivre mes rêves, les atteindre, les classer par ordre de beauté,  j’aime en créer des nouveaux.

Il y a une citation de Coelho que j’adore à laquelle je pense très souvent : « Si vous pensez que l’aventure est un danger,  essayez la routine, elle est mortelle » Rêver en noir et blanc est une routine, rêvez en noir et blanc c’est tuer nos rêves.

Mes parents m’ont appris à rêver, tout simplement à rêver. C’était merveilleux, mon imagination de jeune fille se promenait partout dans le monde. Aucune barrière, aucune excuse. Je rêvais de voyage, d’aventure, d’études universitaires, de famille, d’AMOUR ! Et j’ai vieilli, pas beaucoup, juste un peu  et ma  première grande barrière arriva. À mes 13 ans, j’étais déjà au courant qu’après le secondaire les études étaient terminées pour moi, par manque d’argent, manque d’opportunités, nous n’avions pas la bonne situation économique, nous ne pouvions pas nous permettre une fille à l’université. Mais à cet âge j’ai aussi eu ma première leçon du comment rêver en couleurs.  Mes parents m’ont appris la différence. Quelle leçon ! Mes parents ont parié sur le rêve en couleur, mes parents se sont bouchés les oreilles contre ceux qui nous disaient que c’était impossible. Ils n’ont rien entendu, ils ont fermés les yeux et ils ont tout simplement plongé! Ils se sont dit : l’aventure est dangereuse, mais si nous restons ici notre vie sera mortelle ! Kijiji n’existais pas au Chili encore ! Mais nous avons trouvé le moyen de tout vendre, sauf la maison qui était à ma grande mère. Mes parents ont emprunté de l’argent à ceux qui ont bien voulu croire à notre rêve. Quelques semaines plus tard, nous étions les cinq membres de notre famille assis dans un avion vers le Québec. Cinq personnes à rêver en couleurs, cinq personnes à trouver l’aventure dangereuse, cinq personnes entrain de dire au Destin : FUCK YOU !

Aujourd’hui, je sais comment rêver en couleurs et ce n’est pas une question de facilité, ma vie n’est pas facile. Contrairement à ce que certains peuvent penser, je ne vis pas dans un bulle, je vis dans la vraie vie, avec des vraies épreuves à surmonter, des vrais choix à faire, des vrais enfants à élever, un vrai mari à aimer et à en prendre soin. Rêver en couleur c’est une habitude à prendre, c’est une façon de vivre.

J’ai été chanceuse de rencontrer mon amoureux, car si moi je rêve en couleur, il rêve en HD ! Il est une coche au-dessus de mes capacités. C’est une joie sans limites de pouvoir montrer à nos enfants à vivre ainsi. Je veux être en mesure de leur montrer à rêver en couleurs, je veux qu’ils sachent qu’il s’agit de prendre les bonnes décisions, une question de prendre le dessus sur nos choix, une question de prendre action, d’aller de l’avant.

 Attendre, et s’asseoir, espérer qu’un jour nos rêves se réalisent, attendre que du jour au lendemain on puisse avoir le poste rêvé, avoir le voyagé de nos vies, avoir une famille, un mari et des enfants heureux sans efforts, sans travailler ou sans faire de compromis pour y arriver, sans avoir mis de la couleur à chaque jour, tout ça c’est rêver en blanc  et noir.

Il y en a même qu’ils rêvent non pas juste en noir et blanc mais aussi en film muet. Comme les bons vieux films de Charlie Chaplin.  Pensez-y deux minutes, les gens étaient capables de rire ou pleurer quand même à travers les messages que ces films véhiculaient, mais il fallait deviner ! Dès nos jours c’est la même chose. Je me trouve parfois perplexe devant des gens qui ne demandent pas clairement ce qu’ils souhaitent, ils ne font qu’espérer que le monde merveilleux arrive par magie. Ils attendent que les autres devinent ! C’est tellement évident pour nous, mais cela ne l’est pas toujours pour les autres.

Personnellement, je suis dans une recherche personnelle, je m’imagine ma vie dans les années futures et je ne me gêne pas de rêver en couleurs. Je rêve d’écrire un roman et je l’écris petite page par petite page. Je rêve de me trouver un éditeur qui voudra bien me publier, je vais non pas juste publier mon livre mais aussi le traduire à l’espagnol. Je vais partir en voyage pour faire son lancement dans mon  pays. Le même pays duquel je suis partie car je ne pouvais pas étudier. Je vais y retourner pour lancer mon livre, écrit à l’origine en français ! Quelle fierté. Je vais faire un retour aux études. Je vais être capable de gagner mon salaire  et de continuer à gérer ma famille et ma maison. Je vais être une des meilleures coiffeuses et maquilleuses. Je ne manquerai pa de clients et ma clientèle va m’adorer ! Je ferai probablement des demandes à domicile, maquillage, ongles et coiffures pour des mariages et différents événements.  Je vais être en mesure d’adapter mon nouveau métier à ma vie de famille qui est et sera pour toujours ma priorité. Éventuellement, qui le sait ! Je pourrais ouvrir mon propre salon ! Je pourrais gérer non pas juste ma maison mais aussi mon commerce. Sans laisser de côté ma passion pour l’écriture. J’aurais le temps de lire et écrire tous les romans que je voudrais et les éditeurs finirons par me courir après pour mon prochain livre.

Ce ne sera pas non plus la dernière fois que je pourrais écrire assisse à côté d’une fontaine italienne au son des jets d’eau et à l’image de petits anges qui se tiennent par la main.  Ce ne sera pas la dernière fois que je pourrais rêver en couleurs en vivant  ma journée dans  une réalité rêvée. Car aujourd’hui je vis dans mon rêve en couleurs. Je me suis réveillée à las Vegas et je suis bien entrain d’écrire au pied de la piscine de mon hôtel. Avec le Venitian derrière moi, le Palazzo à ma droite, le Treasure Island devant moi et le Mirage à ma gauche je vis mon rêve et je continue à rêver en couleurs, car je n’ai pas peur de l’aventure, je ne la trouve pas dangereuse.

Ce texte est écris spécialement pour remercier mes parents qui m’ont appris à rêver en couleurs, à mon amoureux qui est mon coach en rêves et tous ceux qui font partie de ma vie et qui rêvent en couleurs à mes côtés.